Un mythe de l'apprentissage
- Une théorie sortie du chapeau
- Commentaire
- Ma source
- Historique de cette théorie
- L’hypothèse
- Pourquoi j’en parle quand même
- Plus de références sur le sujet
Une théorie sortie du chapeau
Selon le type de support de cours, il parait que nous retenons plus ou moins d’information à l’issue de l’apprentissage. Globalement, plus le cours susciterait l’interaction et l’action, meilleur serait le rappel. A l’inverse, une posture passive et purement réceptive de l’apprenant réduirait drastiquement le pourcentage d’information rappelée comme illustré sur ce “cône d’apprentissage”, aussi connu sous le cône de Dale.
Commentaire
Bonjour,
Enseignant/chercheur spécialiste de l’apprentissage des adultes sur les réseaux numériques, j’aimerai connaître les références théoriques qui ont permis d’illustrer cette pyramide. Au plaisir de vous lire, Cordialement
Ma source
Cette théorie, je l’ai découverte dans les formations et docs internes d’une boite de jeu vidéo “sérieuse”, employant plein de chercheurs, doctorants etc. J’avais assumé que ce contenu avait donc été examiné, jugé et validé avant d’être diffusé à moultes employés.
Historique de cette théorie
La “fameuse” étude du National Training Laboratories of Bethel (Maine, USA) se base sur des résultats de recherches sur la mémorisation menées dans les années 1960 sur la rétention d’information à 48h. La pyramide a été largement reprise dans des ouvrages / manuels et sites, toutefois elle fait l’objet d’une controverse, car les données d’origine de l’étude auraient été “égarées”.
Une autre source attribue cette théorie à une étude d’Edgar Dale datant des années 40. La même controverse s’y applique, les données d’origines n’existant plus, non plus. Vu le nombre de gens qui semblent s’y intéresser, je suis surprise de ne pas trouver plus d’études tentant de reproduire ces résultats.
Mes sources expliquant la controverse ont eux-aussi disparus, notamment celui que je recommandais: Atherton J S (2013) Learning and Teaching; Misrepresentation, myths and misleading ideas [On-line: UK] retrieved 15 January 2014 from http://www.learningandteaching.info/learning/myths.htm (lien mort)
Mais heureusement, il y en a d’autres, comme La pyramide de l’apprentissage, un neuromythe sparadrap par un enseignant. Ca ne vaut peut être pas un article de recherche, mais c’est le mieux que je puisse trouver là tout de suite. Et le fait que ce soit publié en 2018 montre bien que les mythes ont la peau dure et que la question est toujours d’actualité!
L’hypothèse
Plus l’élève est actif, plus il retient d’information. Entre les deux, une position passive qui présente sous différentes modalités sensorielles les informations facilitera la mémorisation du contenu du cours. Ainsi, le recours à de la vidéo (son + image) ou une présentation (image + son) sera plus efficace que simplement le discouts (image texte ou voix du professeur).
Si on extrapôle, le simple fait de prendre des notes facilite la mémorisation par rapport à une écoute simple. Une écoute active durant laquelle l’apprenant intervient pour poser des questions de clarification est plus efficace qu’une écoute passive, car elle suppose de remanier mentalement les concepts et de les raccrocher à des concepts connus.
Manipuler l’information à acquérir facilite encore l’acquisition. Ainsi, sur le site w3c school, le fait de disposer de zones de code pour modifier des morceaux de CSS après avoir lu l’explication pour en voir l’effet immédiatement dans son navigateur améliore la compréhension et l’apprentissage de ce code, en l’appliquant immédiatement.
Pourquoi j’en parle quand même
De mon point de vue, nous ne saurons jamais le fin mot de l’histoire, mais le concept me semblait intéressant comme angle de vue sur le sujet des didacticiels de jeux vidéos car vu que le jeu vidéo combine plusieurs médias interactifs, ça nous arrangerait bien. Pour autant, que ce genre de fausseté fasse référence dans le milieu professionnel m’inquiète et j’espère qu’il est retiré de leurs formations depuis, mais qui sait! Il n’aurait pas dû y atterrir ¡a la base. Je n’ai pas vraiment de moyen de le vérifier de toute façon.
Cela dit, tous les jeux ne tirent pas avantage des possibilités liées à leur support pour l’apprentissage.
C’est le sujet d’un autre article sur le jeu vidéo éducatif, qui parle des didacticiels et des mécaniques d’apprentissage dans le jeu vidéo les bonnes et mauvaises pratiques mises en place pour accompagner les joueurs dans leur apprentissage des règles de jeu, les enjeux de l’apprentissage en termes de satisfaction des joueurs, et l’application possible de ces concepts dans d’autres domaines.
Plus de références sur le sujet
Pedro De Bruyckere, Paul Kirschner and Casper D. Hulshof “Urban Myths about learning and education,” Academic Press, 2015
La pyramide de l’apprentissage, un neuromythe sparadrap http://par-temps-clair.blogspot.com/2018/06/la-pyramide-de-lapprentissage-un.html
Normand Baillargeon, 10 % de ce qu’on lit, 16 avril 2014, https://voir.ca/chroniques/prise-de-tete/2014/04/16/10-de-ce-quon-lit/
Will Thalheimer, Mythical Retention Data and the Corrupted Cone, 5 Janvier, 2015, https://www.worklearning.com/2015/01/05/mythical-retention-data-the-corrupted-cone/
Daniel Willingham, Cone of learning or cone of shame?, 2/25/2013, http://www.danielwillingham.com/daniel-willingham-science-and-education-blog/cone-of-learning-or-cone-of-shame
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